il est décédé en juin 2017 : hommage à François GRANDAZZI

, par YannP

(Louis Blanc et François Grandazzi)

Artisan de la renaissance de la FédéChimie FO à partir de 1972, secrétaire général de la Fédération pendant 9550 jours, François GRANDAZZI méritait un hommage au 21ème congrès fédéral.

Plus qu’une photo passée brièvement à l’écran, plus que des lignes éparses dans un livre de 450 de pages, il me semblait qu’il fallait sortir notre ami François de l’anonymat dans lequel il est si vite tombé.

J’y ai consacré 1/4 de mon temps d’intervention à la tribune du congrès, soit 4 misérables minutes. C’est mieux que rien, mais bien insuffisant (je n’ai même pas évoqué son action au plan international). Il faudra y revenir.

"Mes chers camarades, le privilège quand cela fait 25 ans qu’on est dans le giron fédéral, c’est d’avoir connu beaucoup de ces camarades disparus dont on rappelait le souvenir tout à l’heure.

Parmi eux il y a François Grandazzi, et il faut, je crois, bien prendre conscience de l’importance de ce camarade dans l’histoire de la FédéChimie et de la confédération FO. François a été un des artisans du sauvetage de la Fédération des griffes de Labbi et de ses acolytes. C’est François, à l’appel de Louis Blanc du syndicat du CEA, qui a entrainé le syndicat Kodak-Pathé contre Labbi et sa bande, et ensemble ils l’ont combattu, y compris face à Bergeron d’ailleurs, et même jusqu’au congrès confédéral. Labbi est parti à la CFDT, mais la FédéChimie est restée à FO.

François avait 32 ans, il aurait eu devant lui une belle carrière de cadre chez Kodak grâce à son intelligence et ses capacités, mais il avait choisi de les mettre au service de la classe ouvrière.

La Fédération était littéralement dévastée après le départ des traitres : plus de fichier des syndicats, et plus d’argent. La confédération a aidé a reconstitué le fichier. Le syndicat national du CEA qui représentait à l’époque la moitié des cartes de la fédération, et qui avait donc quelques moyens, a payé le congrès de reconstitution qui s’est déroulé à la vieille confédération.

A partir de là, avec François comme secrétaire général et Loulou Blanc comme adjoint, la Fédération a pu redémarrer, se développer et jouer tout son rôle dans la confédération, notamment dans la 2ème moitié des années 80 où François et Loulou ont été aux avant-postes pour faire accéder Marc Blondel au secrétariat général de la confédération.

C’était ça aussi une étape historique primordiale pour notre organisation, et il faut bien mesurer tout ce que cet enchainement d’événements, tout ce militantisme de très haut niveau de notre ami François Grandazzi, a produit concrètement pour les travailleurs.

François avait des qualités hors du commun, mais il était suffisamment modeste pour ne pas les mettre en avant, et on ne peut pas l’évoquer sans émotion.

Je ne peux pas ici à la tribune exposer tout ce qui devrait l’être à son sujet. Mais la « légende » de François Grandazzi mériterait d’être écrite, car le militantisme syndical, peut-être aujourd’hui plus que jamais, a besoin d’exemples comme lui pour ne pas dépérir."

Yann Perrotte