déclaration FO au Comité National du 31 Mars 2011

, par YannP

La catastrophe naturelle qui a provoqué un grave dysfonctionnement d’une installation nucléaire au Japon nous donne le devoir de rappeler les analyses et les revendications de Force Ouvrière en ce qui concerne l’industrie nucléaire, pour laquelle il serait une erreur de penser que c’est une industrie comme les autres.

Déjà en 1979, la Commission Exécutive de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière avait adopté à l’unanimité un texte « Pour une charte du nucléaire », qui garde encore aujourd’hui toute sa pertinence à la lumière de l’actualité. Ce qui suit en est un extrait :

" Composante nécessaire d’une politique de diversification des sources d’énergie, la mise en œuvre de l’énergie nucléaire exige un contrôle rigoureux, scientifique, technique, commercial et politique. Les activités nucléaires doivent donc être soustraites en entier aux intérêts privés et relever de la puissance publique.

Le recours à l’énergie nucléaire implique l’élaboration et l’application d’une charte universelle du nucléaire qui soit l’affirmation solennelle de principes fondamentaux :

1. La sécurité doit passer en toutes circonstances avant la rentabilité budgétaire ou commerciale.

2. La recherche scientifique doit devancer et éclairer sous tous ses aspects la pratique industrielle.

3. Un plan d’ensemble de développement à long terme doit assurer la prééminence de l’intérêt général sur les intérêts privés et sur les calculs à court terme.

Le choix des moyens, des institutions, des lois et règlements peut varier selon les situations nationales, mais il doit toujours tendre à garantir le respect de ces principes et la définition claire et précise des responsabilités. "

Aujourd’hui comme hier, l’application de ces principes imposent notamment qu’une Convention Collective Nationale du Nucléaire couvre tous les travailleurs du nucléaire, à l’exception de ceux déjà couverts par un statut (EDF). L’égalité des droits et garanties est en effet une condition indispensable à la sécurité dans l’industrie nucléaire, et par voie de conséquence à la sécurité des populations et de l’environnement.

De même, le grave accident nucléaire japonais démontre la justesse du combat mené par Force Ouvrière :

➢ pour que les budgets nécessaires à la recherche soient octroyés au CEA par l’Etat,

➢ contre la privatisation d’AREVA via une « ouverture » du capital à des investisseurs privés,

➢ contre la sous-traitance au privé de prestations essentielles à la sécurité.

Force Ouvrière saura le rappeler aux pouvoirs publics qui devront dès que possible réexaminer la sûreté et la sécurité des installations en majorant encore l’évaluation des risques et abandonner toute idée de construction et de gestion d’installations nucléaires par des opérateurs privés.