Augmentation du capital AREVA : déclaration FO au Comité national CEA et au Comité de groupe

, par YannP

Déclaration FO faite au Comité National du CEA et au Comité de Groupe du CEA exceptionnels du 21 décembre 2010

Sur l’Augmentation du capital d’AREVA

Pour Force Ouvrière, l’accès à l’énergie est un droit pour toutes les populations. C’est aux Etats d’en assurer l’accès. Dans le cadre de l’indépendance énergétique de la France, Force Ouvrière à toujours défendu la recherche et le développement de l’énergie nucléaire avec son application industrielle tout comme les autres types de production d’énergie d’origine fossile ou encore renouvelable. Pour Force Ouvrière, la politique de production d’énergie doit avant tout répondre aux exigences d’efficacité et de sécurité et doit rester sous le contrôle de l’Etat.

L’information qui nous a été faite à le 26 d’octobre concernait un projet d’augmentation du capital d’AREVA avec les fonds souverain du Koweït, du Qatar et l’industriel japonais Mitsubishi. Depuis, le sujet a régulièrement été évoqué dans la presse pour savoir que le projet gouvernemental s’est enlisé à cause d’intérêts divergents des investisseurs sollicités et d’AREVA. Les exigences des fonds souverains du Qatar ont posé des problèmes à AREVA et la présence de Mitsubishi (MHI) dans le capital ne convient pas à certaines entreprises françaises. EDF compte augmenter sa part dans le capital d’AREVA mais aussi siéger à son conseil de surveillance. Pour AREVA, cette présence d’EDF dans le conseil de surveillance va faire fuir de nombreux clients producteurs d’électricité.

Pour Force Ouvrière, le projet industriel doit primer sur les intérêts et montages capitalistiques. Le pouvoir politique doit reprendre la main pour répondre aux besoins de ce fleuron de l’industrie française. Par ailleurs, il s’agit d’une activité où la sûreté et la sécurité du personnel et des populations environnantes aux installations nucléaires doit être pleinement assurée. Pour Force Ouvrière, l’augmentation du capital avec l’entrée d’investisseurs financiers et la mise en Bourse d’AREVA qui est prévue conduisent à un processus de désengagement de l’Etat qui a déjà montré aux Etats-Unis et en Angleterre que la sûreté et la sécurité en pâtissait.

Force Ouvrière ne comprend pas et condamne les manœuvres et affrontements qui se déroulent en ce moment dans l’industrie nucléaire française. Elles affaiblissent le potentiel français par des luttes internes plutôt que de le valoriser pour la conquête des marchés internationaux nécessaires au maintien d’une capacité industrielle répondant aux besoins de la nation.

Le projet d’augmentation du capital qui nous est soumis aujourd’hui a pour but principal une bonne notation par l’agence Standard & Poors’. La Direction d’AREVA nous a clairement dit récemment qu’AREVA n’a pas de problème de trésorerie à court terme. Ceci est révélateur de l’état d’esprit dans lequel s’opèrent les manœuvres financières autour d’AREVA.

Même si l’Etat contribue pour 1/3 à l’augmentation du capital d’AREVA les 2 autres tiers proviennent de fonds souverains koweïtien.

Force Ouvrière s’oppose à toute privatisation qui aboutira inéluctablement à des réductions d’emplois, à des économies sur la sécurité, les profits financiers constituant alors le mode privilégié de pilotage.

Force Ouvrière vote contre ce projet d’augmentation du capital d’AREVA